Chroniques de l'amertume ordinaire

Comment vivre sans son cartable ?
- Esprits en proie au vague à l'âme s'abstenir -

A l'heure où blanchit la campagne (dans ma nouvelle vie, je me lève si tôt que j'assiste au lever du soleil) je pense beaucoup à vous, damnés de la rentrée... et j'ouvre ma boîte mail pour vous en faire part. Je tombe sur des messages publicitaires, dont le dernier en date m'a arraché un sourire : "Envie de beauté pour la rentrée ? Les coupes de Julia Roberts..." Pourquoi ne pas me faire greffer ses jambes tant que j'y suis ?
Bref, le gros mot est lâché : RENTRÉE.
Quand vous vous éveillez, échevelés et suants, d'un mauvais rêve : vous faites l'appel dans un chahut invraisemblable, duquel surgissent en masse des Kevin hilares, et des Pamela peinturlurées,
Quand vous choisissez et que vous repassez avec soin votre tenue de rentrée, celle qui mettra le plus en valeur votre bronzage, maintenu coûte que coûte jusqu'à ce 1er septembre fatidique,
Quand vous préparez votre cartable, vérifiez votre carnet de bord, ressortez les stylos rouges et autres surligneurs, dûment testés,
Quand vous vous en voulez vaguement de ne pas avoir préparé davantage de cours et que vous pressentez déjà les semaines "charrette" à venir,
Quand vous appréhendez la remise du fameux emploi du temps, unique objet de toutes les attentions et de tous les ressentiments, en cette journée d'incessantes jacasseries qu'est la pré-rentrée,
Quand vous affûtez vos enfants, qui rentre chez sa nounou, sa crèche, son école, son collège, son lycée... listez amoureusement les fournitures pour la énième fois et vous sentez fin prêtes pour le premier round du combat de la meilleure maman de l'année,
Eh bien, figurez-vous que pour l'avoir vécu, et mal, à de nombreuses reprises, pour un instant et pour un instant seulement, je vous envie !