dimanche 1 août 2010

Confidence pour confidence

Va falloir que je vous fasse une confidence...
Dans ce monde de fous, de brutes et de déjantés de toutes sortes, dont je fais accessoirement partie, parait-il, aux dires des "copains" de Simon qui ne cessent encore de se demander ce que nous avions bien pu fumer, Hélène et moi, lors d'un mémorable séjour troudballais que plus personne ne doit plus raisonnablement ignorer, il existe des havres de paix bien plus réjouissants qu'il n'y parait à première vue !
Vous allez me dire, trente cinq (six ? C'est pas vrai ? Et les chandelles avec ? C'est moche ça, ma bonne dame...) ans au même endroit, pendant ces interminables vacances que sont les nôtres (gniarf, gniarf, c'est juste pour faire enrager Emma, cette amoureuse des fonctionnaires et notaire de son état (et de son été aussi ! chacun sa croix...) : tous des feignasses, non mais... alors que dans le privé, c'est tellement mieux, quelques jours de congés suffisent à les reposer, eux ! Enfin, je dis ça, c'est pas comme si on se coltinait leur charmants bambins tout le reste de l'année.... Bref, je disais donc trente six ans au même endroit, dans ce joli port de pêche ou celle de la sardine rivalise avec la profonde poésie de ses restaurants gastronomiques ("La côte de port", fallait la trouver celle-là... Je n'ose leur demander s'ils proposent des plateaux de "fruits de mère"), trente six ans à saluer nos gentils CRS (Charmants et Riants Secouristes), ne perdant aucune occasion d'échanger avec eux quelques sympathiques remarques métaphysiques sur la platitude de la mer(e?), la force du vent et le chien-chien à son pépère ; trente six ans à regarder fièrement la météo des plages sur l'Algeco qu'ils nous ont refourgué, ces traitres responsables politico-turballais, les jumelles à la main (j'ai essayé avec les pieds mais cela n'est qu'assez peu concluant...) adossée au chambranle de la porte dite "à Lucette" (toujours plus pratique que la porte "à Frénégonde" qui, bien que n'existant pas, serait bien plus décatie que sa prédécesseuse et pourtant non moins gondée que la porte susnommée), trente six ans à jouer avec les voisins, tout au moins avec leurs enfants, ce qui évitera tout quiproquo vis à vis de ma voisine qui partage avec moi la joie du fil à linge en plein vent, au retour du bain, celui des enfants toujours, mon derme vieillissant étant par trop sensible aux changements de température et bien que certains d'entre vous aient le culot (serait-ce parce qu'ils ont pris de la bouteille ?!!...) de me dire que cela revigore les tissus, draine la lymphe et tous ses petits et honnis capitons et rajeunit les pores, j'aurais plutôt tendance à m'accrocher à ma serviette et à ne la lâcher que pour un court bain d'orteils ; trente six ans à essayer désespérément d'allumer le barbecue, à faire comprendre aux enfants que non, définitivement, on ne vient pas torse-nu à table, qu'on l'on ne s'assoit pas non plus sur les beaux canapés Louis XVI de la grand-mère le maillot plein d'algues et le cheveu salé, que le gouter n'est pas une orgie mais une simple collation, et que oui, ce serait bien qu'une bonne fois pour toute les choses soient claires : MOI aussi, je suis en vacances !!!!
Et c'est là que je vais peut-être me dire un jour que les choses ne sont plus ce qu'elles étaient, que me voilà en train de me baigner pour la quatrième fois en à peine quinze pauvres journées océaniques (et sans maillot Adidas, j'espère, Anne-So, que tu auras relevé la prouesse!), que je suis allée ce matin jusqu'à Pen-Bron (qui disait que la Loire-Atlantique n'était pas en Bretagne ?...) en courant, oui monsieur, baskets et fuseau des plus sexy aux jambes, longeant la mer sur une plage quasi déserte, à part quelques fous furieux et non moins nudistes, que je mange plus de nectarines blanches que de crêpes au Nutella, que je préfère emmener dans mon sac de plage Platon que Elle, que je parle aux lavandes qui bercent de leur odeur mes regrettés aïeux, au risque de passer définitivement pour une folle aux yeux de ces femmes qui peuplent les cimetières, ici comme ailleurs, à croire que la mort est une affaire de femme..., que je tangue au gré du vent et que l'horizon n'est plus pour moi que celui d'un nouveau départ.
Oui, je vais vous faire une confidence : je vieillis, et c'est tant mieux !!!!!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ELLE, tanpis pour les numéros de retard ou tant mieux. C'est nullissime. C'est décidé je ne renouvellerai pas l'abonnement.
Vive Cicéron ! C'est plus profond ! Mais attention à ne pas avoir le bourdon.

Anonyme a dit…

Eh oui, les CRS et les Algécos te paraissent être là depuis ta naissance, alors qu'ils "décorent" le paysage seulement depuis une vingtaine d'années, comme quoi on ne se voit pas vieillir !

Papa

"Elle" pourrait être remplacée par "Lui" ou une revue de déco???

Bravo en tout cas pour ces élucubrations bretonnes, en souhaitant les mêmes en provenance d'Italie! Bisous.
Mam

Cara bambina a dit…

Je remercie la perspicacité italienne de papi et mamie... Effectivement, nous avions à l'époque tout loisir de nous baigner sans passer par la "grande doucherie", pour paraphraser la grand-mère, ce qui n'avait pas échappé à mon esprit vieillissant mais toujours aussi vif, au grand désespoir de certains.
Chacun rêve son passé et en tire la substantifique vie qui fait de nous d'éternels magiciens de nos existences !
Ciao fortunati genitori !