Chroniques de la connerie ordinaire

C'est beau l'humanité...

Hall de l’hôpital. 8h45
Devant les portes se presse une foule en blanc, ce qui n’a rien d’étonnant dans ce lieu. Sans lentilles, ni lunettes, j’imagine qu’il s’agit d’une répétition générale du mouvement social de demain et je prête l’oreille à d’éventuelles revendications. On peut râler dans l’Education Nationale, mais les conditions de travail dans le domaine de la Santé, c’est pas mal non plus, je vous assure. En m’approchant, je me rends compte de mon erreur : il s’agit de femmes magnifiquement vêtues de boubous blancs et magistralement coiffées de foulards assortis. J’ai encore des leçons à prendre. Des hommes en costume traditionnel les accompagnent ; un d’entre eux filme alors que le groupe franchit les portes battantes. A l’extérieur, un type en uniforme de la Sécurité (ne me demandez pas quelle sécurité, celle de l’hôpital peut-être) s’adresse brutalement au « reporter » :
_ Vous faites quoi là ? Vous prenez des photos ?
_ Non, je filme, il y a un décès dans la famille… je fais des images des obsèques pour les envoyer au pays.
_ Eh bien, garez-vous correctement déjà ! éructe l’agent en désignant une voiture sombre qui apparemment entrave l’accès à l’accueil, pas des Urgences, rassurez-vous.
Voyez-vous, chacun ses priorités, le respect du deuil ou celui des règles élémentaires de circulation…