vendredi 11 mars 2011

Le K échéant

Apprêtons-nous à fêter (commémorer ? célébrer ? quel mot employer depuis la dernière affaire Céline ???) à grands coups de pompe le premier anniversaire du K, qui, la semaine prochaine, aura déjà un an. Eh oui, déjà. Souhaitons-lui une vie éphémère et traquée, un trépas prématuré et bien mérité, si possible dans d'atroces souffrances.
C'est vrai, il ne la ramène plus trop depuis quelques mois, il la joue plutôt discrète. Qui sait, peut-être a-t-il réellement passé l'arme à gauche ? Et non pas côté sein gauche. On ne sait jamais trop avec ces bêtes-là, assez imprévisibles, pas toujours bien bien domptées ni obéissantes. Et, à défaut de Phoenix, qui renaît indéfiniment de ses cendres, l'angoisse, elle, fait rien qu'à remonter, par pleines bouffées. Elle fait rien qu'à m'embêter, et pourtant, c'est pas moi qui ai commencé. A chaque petit tour à l'hôpital, la revoilà ; à chaque entrevue fortuite dans les salles d'attente et autres parkings avec mes doubles potentiels et multiples, la mine grise, le regard défait, les sourcils et cheveux manquants, hop là, c'est encore elle ; à chaque visite chez un médecin, quel qu'il soit ; à chaque nouvelle et /ou ancienne douleur qui a le mauvais goût de se manifester ; à chaque examen, prise de sang, bilan... A chaque "Comment vas-tu ? t'as l'air en forme ! " lancé au hasard d'une rencontre. Parce que, honnêtement, je ne sais pas trop quoi répondre : "Bien, enfin, je crois... enfin, aux dernières nouvelles... enfin, oui, je suis guérie... enfin, non, en rémission... pour le moment." Pour le moment, et pour encore quatre anniversaires de K. "Oui, enfin, tu vas bien, quoi." Soit. Si vous voulez.
Ce terme, rémission, gêne sérieusement aux entournures : il a d'abord un sens religieux, proche d'absolution. Question : ai-je bien mérité l'absolution de mes pêchés ? Il a aussi un sens judiciaire, ai-je mérité cette fois une remise de peine ? Culpabilité, quand tu nous tiens. Et enfin, un sens médical : affaiblissement, diminution temporaire (d'un mal). Je n'aime guère ce "temporaire", j'y verrais bien plutôt, si possible, un "définitif". Tant qu'on y est, je préfèrerais "disparition" pure et simple à "diminution, affaiblissement". Enfin, on n'a pas toujours ce qu'on veut. La médecine ne se mouille pas trop dans ces K-là. Elle se contente d'un timoré "temporaire", du "temporaire" qui dure cinq ans en tout, quand même. D'ailleurs, s'agit-il toujours le qualifier de "temporaire" ?
"Il court, il court... il est passé par ici, repassera-t-il par là ?"
En attendant, au plaisir de ne jamais, jamais te revoir, sale K..., Happy Birthday to you.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Jtm Kram