"Par là, je veux dire qu'on ne va pas, en marchant, à la rencontre de soi-même, comme s'il s'agissait de retrouver, de se libérer des aliénations anciennes pour reconquérir un moi authentique, une identité perdue. En marchant, on échappe à l'idée même de l'identité, à la tentation d'être quelqu'un, c'est bon pour les soirées mondaines où chacun se raconte, c'est bon pour les cabinets de psychologues. Mais être quelqu'un n'est-ce pas encore une obligation sociale qui enchaîne, une fiction bête pesant sur nos épaules ? La liberté en marchant, c'est de n'être personne, parce que le corps qui marche n'a pas d'histoire, juste un courant de vie immémoriale."
Marcher, une philosophie, Frédéric Gros.
Photo Caro, aurore sur le Monte Rosa, vu della casa nostra, Craveggia, août 2010.
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