samedi 11 février 2012

Alter écho

"Je crois en quelque chose qui relève du destin et qu'il y a en lui une cohérence. La vie prend sens peu à peu, et je pense maintenant que mon destin est assez clair : j'ai été marginal depuis toujours. (...) Une fois, alors que je séjournais à Paris dans une sorte d'exil volontaire, Alberto Gironella m'a demandé pourquoi j'étais là. Je lui ai dit : "parce que je voulais méditer sur le désert et Paris est le désert. Je traverse, ma vie traverse une crise et je veux me recentrer et voir ce qu'il en est. C'est assez compliqué : ma patrie n'est pas ma patrie, mon père n'est pas mon père, ma mère n'est pas ma mère, ma femme n'est pas ma femme, j'étais en plein divorce. La seule chose que je peux affirmer, c'est que mes fils sont mes fils parce que pour un homme cela ne relève que d'une décision mentale." Et ça a été comme ça depuis le début. (...) Tout ça commence à former un sens et il arrive un moment où tu comprends que c'est une espèce d'appel, qu'il faut être fidèle aux choses que la vie t'a données. Je ne sais plus de combien de groupes je me suis retiré, mais je n'y reste pas longtemps à moins qu'il ne s'agisse d'un groupe purement affectif. Mais ça me plaît comme ça, je suis ainsi, ça a un prix et il ne me paraît pas trop élevé."

Tomàs Segovia, Introduction à Cahier du nomade.

1 commentaire:

Rodolphe a dit…

Vrai. Profond. Réel.