samedi 14 août 2010
Buon giorno amici !
Samedi 14 Août 2010, Cucina, Secundo piano, nel paese della bella vita, 19 heures 34 secondes et 25 centièmes,
Comme vous me voyez là, me voilà attablée devant cette petite fenêtre sous les toits, fenêtre dont les ferronneries typiques de la région, tant montagneuse que pluvieuse à en croire la verdure qui nous cerne de toutes parts, me laisse habituellement deviner cette si belle chaine de montagnes qui domine la vallée, chaine ponctuée par le saint des saints, Le Monte Rosa, le vrai, le magnifique, l'unique. Voici donc quelques lignes italiennes, passablement humides, mais ravies par tant de beauté, par ces tendres odeurs d’herbe coupée, par ces doux sons de cloches qui rythment les journées et les nuits, tel le muezzin en son temps et par ses beaux italiens toujours si charmants (...), avant de descendre déguster gli deliciosi spaghetti alla bolognese de la mia madre.
Hier fut chargé en kilomètres et, nonobstant ce GPS (Grand Pervers Sadique) qui cherchait constamment à me contredire et à me faire perdre mon latin, alors même que mon italien reste désespérément approximatif, la route fut très agréable, fort longue et dépaysante. Trois pays en une seule journée, vous pensez, je n’osais y croire ! C’est à proximité de Besançon, belle bourgade (!), que, bien m’en a pris, je décidais de désobéir à cette satanée machine dont le raisonnement binaire commençait à me taper sur le système. Allez savoir pourquoi, me voilà donc partie vers Mulhouse (qui n’était, au demeurant, absolument pas sur ma route, se trouvant au Nord de l’agglomération susnommée et alors que je me dirigeais vers le « sud »). C’était sans compter cette charmante voix qui me répétait toutes les trente secondes « faites demi-tour. Tenez votre droite et faites demi-tour… ». C’est qu’elle commençait à me faire douter la garce ! A défaut de droite, qu’il me fallait retenir tant madame se faisait insistante, et après une pause PDC bien méritée (Pipi-Déjeuner-Café), je pris le parti de me fier à mon bon sens ( !!!) de désorientation et, surtout, à cette bonne vieille carte Michelin qui n’a définitivement pas son pareil. Verdict : Mulhouse, Bâle (et pas de blague, je vous entends d’ici !), Luzern (oui mon lapin!), le San Gottardo, quelques dix-sept kilomètres de tunnel, Luzern, Locarno, Malesco et, Santa Maria !, Craveggia. Exit l’interminable Vallais Suisse et le Simplon enneigé ! Impeccable, fingers in the nose, tutti va bene. Même quelques rayons de soleil nous ont fait le plaisir de leur présence les derniers kilomètres, ceux qui tournent tant que l’on doit presque « freiner cul sec » à chaque virage, selon l’expression consacrée du père Simon. Une règle d’or toutefois en Italie et en particulier sur ces étroites routes de montagne : la priorité n’est pas à ceux qui montent mais aux italiens, dans un sens comme dans l’autre. Il suffit juste de le savoir !
A mon grand regret, la randonnée de ce matin a été annulée pour cause de pluie intempestive et incessante. J’ai donc débauché la grand-mère afin de faire le tour des églises de la vallée, « La Valle Vigezzo » , appelée encore « La valle dei pittori » (la vallée des peintres) qui s’en donnent à cœur joie, laissant roupiller ces deux adolescents « fatigués » de cette journée de voyage, au cours de laquelle ils ont passé le plus clair de leur temps… à dormir !!! Deux bonnes heures de marche sous la pluie, des tas de photos, des belvédères tous les mètres, des églises en veux-tu en voilà, de magnifiques cimetières fleuris et peuplés de femmes (…) et des sentiers à flanc de montagne à faire pâlir de jalousie le premier beauceron venu. Il m’en reste autant à faire demain, au vu des prévisions météorologiques, tout ceci au milieu de ces vertes prairies, de ces magnifiques maisons colorées et peintes de toute part, trompes l’œil et autres Madones et de cet univers architectural aussi joli que minéral. Laggo Maggiore cet après-midi, dans sa partie suisse tout au moins, où nous avons, sous la pluie une fois encore, visité le vieux Locarno avec ses rues typiques et pentues et ses maisons « à l’italienne » dont chaque couleur rivalise avec celle de sa voisine. Capuccino e cioccolata pris sous le auvent d’une terrasse (pas tant pour le soleil que pour la pluie...) della Piazza Centrale sur laquelle se tient, comme chaque année à cette date, le très couru festival du film de Locarno qui est à la Suisse ce que Cannes est à la France, sans le tapis.
Retour à Craveggia, fourbus mais heureux, après avoir découvert l’intérieur, superbe, de la Basilica della commune di Re, sur le chemin du retour. Y’a pas a dire, les italiens n’ont pas leur pareil pour rendre leurs églises lumineuses voire rayonnantes, colorées, grandioses et accueillantes. Un plaisir des yeux pour les petits comme pour les grands.
J’ai ensuite laissé tout ce petit monde qui n’en pouvait plus de mon appétit pour les visites en tout genre afin d’aller admirer les œuvres (en bronze) de Kengiro Azuma, sculpteur japonais plus illustre qu’inconnu à voir son parcours. Il aurait même travaillé pour l’empereur du Japon, m’a dit mon père qui a eu la chance de le rencontrer lors du vernissage de l’exposition. Une pointure donc. Pourquoi expose-t-il à Craveggia, cela reste un mystère, quoique, j’aurais bien une petite idée sur la question… mais le suspens n’est pas encore à son comble ! Quoi qu’il en soit, bien lui en a pris. Je précise tout de même que « questo artista di straordinario valore e di fama mondiale » semble avoir passé le plus clair de sa vie d’artiste à Milan et dans la région, ça aide... C’est donc avec plaisir que j’ai découvert cet artiste que je vous recommande vivement même si je n’ai osé demander le prix de l'une de ses œuvres, qui, visiblemment, ne semblaient pas en avoir…
A domani, se vuole bene ! Sous une pluie battante, pour ne rien changer.
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