- Mais qui es-tu ?
- Je suis celle qui est sans racines et sans branches. Celle qui n'habite qu'elle-même, et le jardin de ses songes. Je suis l'oiseau qui n'a que l'air pour voler et que l'aurore pour appuyer son âme au futur.
- Mais qui sont ces enfants que tu as enfanté dans la souffrance et la solitude?
- Ce sont les enfants de la terre. Ceux qui n'y retourneront qu'une fois le mystère résolu. Ceux pour lesquels aucun sacrifice n'est trop grand. Pas même celui de voir le fond des ténêbres qui peuplent ton âme.
- De quelles ténêbres parles-tu ?
- Celles qui font de moi définitivement, la coupable et le bourreau. Celles qui font de ton âme le talion et la guerre d'un monde que je ne connais pas. Celles qui m'enchaînent à l'innocence de ma vie.
- De quelle vie s'agit-il en somme ?
- La seule qui en vaille la peine. La seule qui refuse ton jugement, acerbe, et vil, absolument, irrémédiablement, acceptant la mort et l'oubli. Celle sans laquelle je ne serai pour toujours que l'image de ton irrespect pour le sacrifice d'une existence volée au malheur.
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