A toutes les baigneuses, philosophes ou non. Etes-vous suffisamment préparées avant de vous embarquer dans votre Odyssée, ici ou ailleurs ?
"D'abord philosopher a été pour moi l'occasion de me repérer dans un monde qui m'échappait tout à fait, de me donner un but : assumer la réalité, accomplir joyeusement le métier d'homme. J'ai alors cherché avec toi des outils existentiels pour vivre meilleur et accepter ma singularité. Pour éviter de souffrir davantage, tu m'as appris très tôt les méthodes stoïciennes. Par exemple, celle que j'évoquais tout à l'heure : la préparation au pire. Paradoxalement, l'exercice ne m'a pas détaché de l'avenir mais ouvert davantage à lui. Je t'entends encore deviser sur Epitecte prévenant celui qui a l'intention de jouir des bains en toute liberté : "Quand tu te prépares à faire quoi que ce soit, représente-toi bien de quoi il s'agit. Si tu sors pour te baigner, rappelle-toi ce qui se passe aux bains publics : on vous éclabousse, on vous bouscule, on vous injurie, on vous vole. C'est plus sûrement que tu feras ce que tu as à faire si tu t'es dit : "Je vais aller aux bains et exercer ma liberté de choisir en accord avec la nature." De même pour toutes tes autres tâches.
[...]
Néanmoins, je pressens qu'un équilibre délicat est requis, car la préméditation du malheur risque fort de verser* dans une sombre rumination."
*Certes... pour ne pas écrire "sombrer" sans doute !
Alexandre Jollien, La construction de soi, Un usage de la philosophie.
2 commentaires:
Madame est philosophe maintenant...
Manquerait plus qu'une petite randonnée dans l'Atlas.
Et je me fais nonne !
"Femme souvent varie, fol qui s'y fie."
Enregistrer un commentaire