Pour autant c'est avec une affection toute particulière et un sourire au coin de lèvres muettes d'émotion que je me penche une nouvelle fois sur les dernières traces des longues et mouvementées existences que furent celles de mes très regrettés grands-parents maternels, ceux qui aujourd'hui et pour toujours, reposent face aux marais, dominant la presqu'île guérandaise de leurs odorantes lavandes, lavande dont notre si chère "bonne maman" remplissait chaque année ses armoires.
"Bon papa" et "bonne maman", Italia, Valle Vigezzo, dite aussi "Valle dei pittori", juillet 1925.
Mon grand-père était aussi féru de montagne que ma grand-mère détestait marcher...
Ils avaient malgré tout en commun cette passion pour l'Italie grand-paternelle où ils passaient de nombreuses et fréquentes semaines dans la maison familiale de Malesco, au milieu du va-et-vient incessant des amis italiens et montagnards du grand-père, dégustant joyeusement ce pays adoré, ses paysages, ses odeurs, ses saveurs et sa langue si chantante, celle que j'ai toujours entendue dans la bouche de mes aïeux, aussi loin que je me souvienne, lors de bruyants repas de famille. L'italien était chez nous ce que j'appelerai aujourd'hui "une langue diplomatique". Elle permettait aux adultes de parler ouvertement de sujets que les enfants ne pouvait (et ne devaient !) pas comprendre.
C'était la langue du secret...
Et celle de la filiation...
Je ferai dorénavant en sorte...
Qu'elle le reste encore longtemps !
Mon grand-père Michel, lors de l'une de ses activités favorites...
Qui donnait toujours lieu à de longues et périlleuses randonnées alpines...
Chiesa di Malesco, juillet 1925. On y devine une ancienne maison familiale juste derrière, maison formidable où nous y faisions, avec "bénoïte" et "zaza", des parties endiablées de cache-cache, celles dont nous avions à chaque fois le secret.
Vous noterez la classe naturelle des italiens dont la réputation n'est plus à faire ! Ces messieurs rentraient tout de même d'une petite virée "montagnarde" dans le haut lieu de pélerinage familial qu'est l'incontournable "Cortina"...
Même lieu, cliché de mademoiselle sa petite-fille, sous un angle inversé, 75 ans plus tard... Cette femme m'est inconnue, même si ce jour-là, j'ai bien cru quelques courts instants y reconnaître ma grand-mère revenant du marché...
2 commentaires:
Bravo Carolina per queste fotografie e questa bella prosa que fanno rivivere dei belli momenti insieme.
Solo tre piccoline errori nel testo :
Pittori e non Pintori
Chiesa e non iglesia
Cortino e non Cortina
i tuoi genitori a chi piace tanto l'Italia dopo la loro figlia Carolina !
Madre mia, la figlia Carolina ha ancora molto lavoro da fare !
Erreurs réparées, même si je maintiens que oui, il s'agit bien de "Cortino", comme vous le faites fort justement remarquer, mais que depuis notre plus jeune âge, nous l'appellons, à tord certes, "Cortina".
J'ai donc, par souci d'exactitude historico-familiale, volontairement refusé d'en changer l'orthographe...
Chacun ses madeleines !
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