Mots (maux ?) d'enfants

Il y a déjà quelques mois, j’ai aujourd’hui l’impression que c’était dans une autre vie, ma vie d’avant, lors d’un bref (il faut le dire vite, j’y ai quand-même passé la journée) passage en chirurgie ambulatoire, j’ai rencontré un aide-soignant étonnamment humain dans ce monde de brutes. Comme nous devisions de choses et d’autres, assez peu de météo, il faut en convenir, il m’a dit quelque chose comme ça :
- Vos enfants, non seulement, s’adapteront, mais vous apporteront davantage de soutien et de réconfort que les adultes, vous verrez.
Dont acte.
Je peux vous démontrer aujourd’hui qu’il avait raison et je rends à César & Co. leurs petites phrases.
Le lendemain de l’annonce de la catastrophe :
- Je te fais confiance, c’est pas un truc comme ça qui va t’avoir.
Expérience fatale de la potion magique anti-oxydante :
- Dis, à quelle heure tu le prends, ton jus de Noni, tu m’attends, hein ?
Mise à profit de longues insomnies pour préparer crêpes et pancakes au p’tit déj’ :
- Maman, j’adoooore ton traitement…
Constat des dégâts collatéraux dans le miroir de la salle de bains :
- T’inquiète pas, maman, après, tu vas redevenir belle comme avant.
Mesure précise et millimétrée de la repousse en douce dans la salle de bains :
- Tu vois, t’as déjà plus de cheveux que Papa. Dis, j’aimerais bien revoir tes cheveux…
Recherche frénétique des Ray-Ban perdues avant de partir à l’école :
- J’ai compris, si tu mets tes lunettes noires, c’est pour cacher que tu n’as pas de sourcils ni de cils. Mais comment tu fais quand il pleut ?
Dimanche soir, préparation du cartable, vêtements, livres à couvrir :
- Super-maman entre en action !
A la sortie du collège, quand j’attends sagement à quelques dizaines de mètres du portail, chèche sur la tête :
- Coucou, maman du désert…

Je crois que j’en ai perdu quelques unes en route, hélas, j’aurais dû les noter au fur et à mesure. Il me reste l’essentiel : leur fraîcheur, leur franchise, leur confiance.